- métalangage
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• 1946; de méta- et langage; en polonais, Tarski, 19311 ♦ Log. Langage formalisé supérieur qui décide de la vérité des propositions du langage-objet.2 ♦ Ling. Langage (naturel ou formalisé) qui sert à décrire la langue naturelle (⇒ métalinguistique). « Le métalangage est un langage dont le signifié est un langage, un autre ou le même » (J. Rey-Debove). — On dit aussi MÉTALANGUE n. f. , 1958.métalangagen. m. ou métalangue n. f. LING Langage utilisé pour décrire un autre langage, une langue naturelle.⇒MÉTALANGAGE, subst. masc.LINGUISTIQUEA. —[P. réf. à la log.] Modèle formalisé d'un langage, destiné à en rendre compte. Le métalangage logique sert à construire la définition de la vérité pour le langage-objet formalisé, et ne sert à rien d'autre. Le métalangage linguistique sert à décrire un langage naturel en construisant des définitions de l'acceptabilité et non de la vérité (J. REY-DEBOVE, Les Logiciens et le métalangage naturel ds Hist. Épistémol. Lang. t. 1 fasc. 1 1979, p. 16):• 1. Une distinction a été faite dans la logique moderne entre deux niveaux de langage, le «langage-objet», parlant des objets, et le «métalangage» parlant du langage lui-même. Mais le métalangage n'est pas seulement un outil scientifique nécessaire à l'usage des logiciens et des linguistes; il joue aussi un rôle important dans le langage de tous les jours. Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous pratiquons le métalangage sans nous rendre compte du caractère métalinguistique de nos opérations.R. JAKOBSON, Essais de ling. gén., trad. par N. Ruwet, Paris, éd. de Minuit, 1963, pp. 217-218.— INFORMAT., TRAD. AUTOM. Langage de description adapté à une définition formelle des langages de programmation qui est un moyen symbolique de représenter les équations définissant le langage (d'apr. LE GARFF 1975).B. — ,,Langage naturel considéré dans une fonction spécifique qui consiste à parler du langage lui-même`` (REY Sémiot. 1979):• 2. Le métalangage naturel s'articule sur deux bases lexicales fondamentales dont les unités types respectives sont le mot codé (toute partie du discours, dont la terminologie linguistique) et le nom autonyme, hors code, de n'importe quelle séquence langagière, qui est l'icone de son signifié, et n'a ni synonyme ni traduction. C'est cette seconde base qui caractérise d'abord le métalangage, car toute langue peut rapporter des paroles, même sans employer de terminologie linguistique, mais non l'inverse.J. REY-DEBOVE, Les Logiciens et le métalangage naturel ds Hist. Épistémol. Lang. t. 1 fasc. 1 1979, p. 17.— P. ext. Langage parlant d'un système de signification autre que le langage lui-même. La sémiologie, par exemple, est un métalangage, puisqu'elle prend en charge à titre de système second un langage premier (ou langage-objet) qui est le système étudié; et ce système-objet est signifié à travers le métalangage de sémiologie. La notion de métalangage ne doit pas être réservée aux langages scientifiques; lorsque le langage articulé, dans son état dénoté, prend en charge un système d'objets signifiants, il se constitue en «opération», c'est-à-dire en métalangage: c'est le cas, par exemple, du journal de Mode qui «parle» les significations du vêtement (R. BARTHES ds Communications, n°4, 1964, p.131).Prononc.: [
]. Étymol. et Hist. 1963 ling. (R. JAKOBSON, op. cit., p. 30). Comp. de méta- et de langage; prob. d'apr. le pol. metajezyk «id.», de meta «id.» et de jezyk «langue, langage» (1931, TARSKI d'apr. REY-DEBOVE, Le Métalangage, p.7), lui-même empr. par l'all. Metasprache (1935, trad. de TARSKI ds NED Suppl.2) et par l'angl. metalanguage (1936, ibid.); v. aussi métalangue.
métalangage [metalɑ̃gaʒ] n. m.ÉTYM. 1957; en angl. metalanguage, Ch. Morris, 1938; créé en polonais, metajazyk par Tarski (1931), un des logiciens du Cercle de Vienne.❖♦ Didactique.1 Log. Langage supérieur, dit secondaire, qui englobe un langage-objet dit primaire (formalisé ou naturel) et qui sert à établir la vérité (ou la fausseté) des propositions de ce langage primaire et la non-contradiction du système qu'elles forment (consistance). || « Le métalangage des logiciens constitue la métalogique » (J. Rey-Debove).2 Ling. Langage (formalisé ou naturel) qui décrit le langage naturel. ⇒ Métalangue. || Métalangage scientifique, qui rend compte de façon satisfaisante des structures et du fonctionnement des langues. ⇒ Linguistique. || Métalangage familier : discours quelconque (vrai ou faux) sur le langage. || La base du métalangage est une terminologie, le métalexique (mots métalinguistiques et autonymes). — REM. On trouve aussi la graphie méta-langage.1 Le mythe lui-même, que j'appellerai méta-langage, parce qu'il est une seconde langue, dans laquelle on parle de la première.R. Barthes, Mythologies, p. 200.2 Le métalangage qui parle d'une langue naturelle a le même modèle sémiotique que la métalogique ou la métamathématique. S'il est formalisé et dérive les propositions les unes des autres, comme, par exemple, dans la grammaire générative transformationnelle, il s'en rapproche structurellement autant qu'il est possible. Mais, dans la mesure où le métalangage n'est rien d'autre qu'une fonction d'une langue naturelle, il s'éloigne beaucoup de ce premier modèle. Il reproduit celui de la langue naturelle avec ses imprécisions, ses ambiguïtés. C'est un usage métalinguistique qui ne constitue pas, même chez les linguistes, un langage scientifique; le métalangage est alors, comme le langage, un objet naturel à décrire.Josette Rey-Debove, le Métalangage, p. 7.3 Mais n'ai-je pas droit, habitué que je suis à ce que, sur les traces de Hjelmslev, mes collègues ont appelé métalangage, c'est-à-dire à la pratique d'un langage qui explique la langue-objet, n'ai-je pas droit à me servir métaphoriquement de ce métalangage pour exprimer l'inexprimable, ce qui n'a pas de mots, par exemple les sentiments, la subjectivité (…) n'ai-je pas droit à une sémantique de la douleur, par exemple ?Aragon, Blanche…, III, II, p. 392.♦ Sémiotique. Langage naturel qui décrit un système signifiant non langagier (par ex. la critique musicale, etc.).4 Un métalangage est un système dont le plan du contenu est constitué lui-même par un système de signification; ou encore c'est une sémiotique qui traite d'une sémiotique.R. Barthes, Éléments de sémiologie, IV, 1.
Encyclopédie Universelle. 2012.